Jusqu’à il y a peu de temps, je me figurais que passer dans le journal était réservé aux gens importants, ou à ceux qui diffusaient des messages importants. Bref, que le journal n’évoquait que des choses importantes. Rien à voir avec mes petits ateliers où l’on s’amuse avec les mots ! Et pourtant…
Pour résumer les choses : je n’avais donc aucune prétention et j’étais convaincue qu’on m’enverrait balader.
Et puis j’ai commencé à communiquer sur mes ateliers près de chez moi cet automne, en déposant des flyers dans les boulangeries, librairies, médiathèques et à peu près toutes les autres boutiques locales dotées d’un panneau d’affichage ou (encore mieux !) d’une vitrine. Y voir mes affiches scotchées avec amour m’emplissait d’un joli sentiment de satisfaction.
Je me disais : « Ça y est, ça commence. Ça existe pour de vrai ! »
Car oui, communiquer sur les réseaux en ligne, c’est « facile ». Entendons-nous bien : ça reste une prise de tête ! Mais ça prend quelques minutes, on poste une publication, on récolte les like et l’enthousiasme du public (ou pas, si l’algorithme vous joue un sale tour). C’est un peu comme lancer une bouteille à la mer et puis compter sur la providence pour qu’elle arrive sur la plage de quelqu’un. Arrivera ce qu’il arrivera.
Mais communiquer « en vrai », c’est tout autre chose. Ça comprend les bafouillements, la gêne, les « C’est pour, heu, savoir s’il était possible de heu, déposer des flyers chez vous ? », et devoir répondre en impro totale à des questions auxquelles on n’avait pas pensé. Il y a une immédiateté dans la communication orale qui nous est épargnée en ligne. Mais malgré tout, ça permet de noter l’intérêt des gens à qui on en parle, de se dire que quand même, on ne fait pas tout ça pour rien. Ça leur fait envie, et la petite étincelle de curiosité qu’on distingue (ou croit distinguer !) dans leurs yeux fait un peu chaud au coeur.
Après avoir écoulé une bonne partie de mon stock de flyers et d’affiches et avoir coché cette petite case sur ma to do list, je suis passée à la ligne suivante : « contacter les journaux locaux ».
J’ai pu rencontrer le correspondant Ouest-France de mon secteur (dans un kebab, si vous voulez tout savoir).
Et là, c’était très intimidant (pas à cause du ronronnement des friteuses), car non seulement je devais parler en direct, là, comme ça… mais aussi être enregistrée. Dans un dictaphone ! Je me suis un peu sentie comme tous ces scientifiques très sérieux qui prennent des notes orales en échafaudant des théories dans leur laboratoire.
Le résultat de cette rencontre est lisible ici si ça vous dit !
Je suis assez contente de l’article qui reste fidèle à la philosophie de mes ateliers. Bon, certains ajouts farfelus se sont glissés entre deux phrases, comme le fait que j’ai étudié le sport ou la systémologie… j’imagine que j’ai encore des efforts d’articulation à faire, surtout avec un masque sur le nez !
Remarquez, après une recherche il s’avère que « systémologie » est un mot compliqué pour dire… complexité, ce qui fait très sérieux. Ça a bien sa place dans un journal qui parle de choses importantes, si vous voulez mon avis !
Bref, je suis passée dans le journal.